Dépenser 300 000 euros pour 60 caméras
Ou … recruter quelques policiers supplémentaires ?
Nous l’avons dit, même si quelques caméras dans des lieux ciblés (1) – notre propos ne concernant pas les caméras utilisées pour surveiller un espace clos, fermé, identifié, ou privé – peuvent apporter des réponses partielles aux détériorations de biens publics, nous ne sommes pas favorables à l’explosion du parc de vidéosurveillance à Châtelaillon (2). Ce dispositif, en plus de nécessiter des investissements et des coûts de maintenance considérables (3), est loin d’avoir prouvé son efficacité, comme l’a montré un rapport de la cour des comptes de juin 2011 confirmé par plusieurs autres études (4).
Si la vidéosurveillance rassure les électeurs, les caméras installées sur la voie publique ne changent par contre
que très marginalement le taux de délinquance, tout comme le taux d’élucidation des crimes et délits (on peut dégrader des biens hors caméras et une simple cagoule ou masque suffit à rendre ces dernières totalement inutiles).
La question reste donc de savoir pourquoi nos impôts sont engloutis dans des dispositifs qui ne servent, grosso modo, à rien, sinon à favoriser la réélection de celui ou celle qui les a fait installer.
Oser affirmer que le nouveau parc de caméras permettra de lutter contre la menace terroriste et en utilisant l’état d’urgence, (édito de Châtel Mag de mars 2016) est bien évidemment une (mauvaise) plaisanterie…
Pour autant, la sécurité est l’un des droits fondamentaux du citoyen et tout le problème est de savoir comment la favoriser.
Nous croyons aux vertus d’une police de proximité qui, elle, a montré son efficacité : Connaissance du terrain, dialogue, prévention, mais aussi intervention.
La gendarmerie située sur la commune d’Angoulins joue ce rôle aux côtés de notre police municipale, cette dernière étant de la compétence du maire. Un système de « référents » dans la population, comme le développement aveugle de la vidéosurveillance ne sauraient se substituer à la police municipale qui est essentielle car ses agents, des professionnels, sont au plus près de la population châtelaillonnaise. Mais a-t-elle, dans notre commune, les moyens d’exercer ses missions ?
Nous nous sommes intéressés aux effectifs de la police municipale châtelaillonnaise, comparés à ceux d’autres communes de notre littoral.
Source : ministère de l’intérieur (document complet en cliquant ici)
Le tableau ci-dessus parle de lui-même.
Alors que la moyenne est d’un policier municipal pour environ 950 habitants, il est évident que notre commune souffre d’un fort déficit en la matière (3 fois moins que cette moyenne). Les jeunes recrutés pour l’été (comme dans les autres communes du littoral) ne changent rien au problème puisqu’ils ne sont là que pour veiller au bon stationnement des véhicules.
Nous le voyons bien, si l’objectif de la majorité municipale avait été avait de renforcer la protection dans notre commune et non de faire, une fois de plus, « un coup de communication » coûteux, le recrutement de quelques policiers municipaux supplémentaires aurait été une réponse bien plus pertinente que l’explosion du parc de vidéosurveillance.
(1) Châtelaillon disposait déjà d’un tel parc de 9 caméras, dimensionné à sa mesure.
(2) 60 caméras
(3) On estimait en 2011 que 600 millions d’euros par an étaient dépensés en France par l’état et les collectivités pour de tels équipements. Source : La Cour des comptes enterre la vidéosurveillance
(4) Consulter: L’ORGANISATION ET LA GESTION DES FORCES DE SECURITE PUBLIQUE – COUR DES COMPTES (voir pages 140 à 152)
ou encore : Un rapport prouve l’inefficacité de la vidéosurveillance
Là, il y en a de l’argent ! Et je me souviens que ma fille m’a dit que le toit de l’école maternelle Jonchery qui prend l’eau ne sera pas refait cette année parce qu’il n’y a pas le budget ! On en a marre de cette équipe, changez les !
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