L’égal accès des citoyens à la culture est inscrit dans la Constitution française.Il incombe à l’État, au premier chef, d’assurer à tous la possibilité de participer à la vie culturelle. Plus globalement, il est largement reconnu en France que la culture constitue une dimension à part entière du développement général, y compris économique et social.
Qu’est-ce qu’une politique culturelle à l’échelle d’une ville comme Châtelaillon ? Ou plus exactement que pourrait être une politique culturelle diversifiée et ambitieuse d’une commune comme Châtelaillon ?
La légitimité de l’intervention publique en matière culturelle s’établit, d’une part, vis à vis du patrimoine artistique et culturel, considéré comme un bien commun, qu’il convient donc de sauvegarder, entretenir, conserver, mettre en valeur, promouvoir, diffuser et enrichir, et d’autre part, vis à vis de la création artistique et culturelle à protéger, encourager et soutenir également dans sa diffusion.
Les communes doivent assurer de larges responsabilités en matière d’éducation et de formation artistiques et culturelles. Ce volet éducatif et pédagogique de l’action culturelle publique est bien sûr étroitement lié à la question de l’accès et de la participation des individus à la vie culturelle.
À Châtelaillon nous avons un outil culturel et associatif : BeauSéjour. L’observation attentive du fascicule de la « saison 2015-2016 reçu dans nos boîtes aux lettres appelle plusieurs commentaires.
21 « rendez-vous » sont proposés pour cette saison dont 10 conférences « connaissance du monde »
11 spectacles vivants (musique et théâtre) … sur 52 semaines !
Pas de propositions en direction des scolaires (pourquoi ne pas accueillir les JMF qui proposent des spectacles de très bonne qualité ?),
Pas de partenariats visibles avec d’autres structures ou associations culturelles ,
Pas de festival de théâtre, de musique ou de danse dans ce lieu, pas d’artiste en résidence ou de masterclass, pas de programmation de cinéma …
Il y a encore beaucoup à faire pour que ce bel outil puisse être un vrai outil culturel tout au long de l’année !
La politique culturelle ne s’arrête évidemment pas à un lieu, elle doit être visible dans la ville : la « fête de châtel » remplit -en partie- ce rôle. Nous sommes nombreux à penser qu’il faut la revoir, pour qu’encore plus de châtelaillonnais s’y reconnaissent et se l’approprient. Cette fête populaire pourrait accueillir plus de spectacles de rue par exemple. Les habitants impliqués directement pourraient proposer des spectacles encadrés par des artistes qui seraient en résidence et interviendraient aussi auprès des élèves des écoles.
La « fête de la musique » si populaire en France n’existe pas à Châtel, pourquoi ? C’est partout ailleurs un moment d’accueil de professionnels, et de rencontres de groupes amateurs tout cela dans une grande convivialité. Pourquoi pas dans notre ville ?
Les spectacles « sortie de plage » de la saison sont une très bonne idée qu’il faut encore plus promouvoir.
Créer une « saison culturelle » ambitieuse qui rencontre un public varié tout en étant accessible financièrement est un travail difficile, de longue haleine et coûteux. C’est pourquoi la recherche de partenariats est indispensable (CDA, structures culturelles proches géographiquement …)
Mais c’est un choix politique porté par plusieurs objectifs.
– Favoriser l’épanouissement des pratiques culturelles et artistiques à destination de la jeunesse (de la petite enfance aux jeunes adultes) et ainsi renforcer leur attachement à un territoire.
– Construire une identité culturelle forte permettant un rayonnement au delà de la ville. Stimuler et conforter le sentiment d’appartenance à un ensemble collectif.
– Développer les pratiques artistiques professionnelles et amateurs en les accompagnant sur la base de programmes d’activités élaborés en commun et en s’appuyant notamment sur les ressources locales.
– Donner à voir et à entendre des spectacles de qualité en recherchant des partenariats .
– Sensibiliser et éduquer les publics sont le postulat de base à toute action de développement culturel ; il faut avoir comme objectif d’amener progressivement le public sur la voie d’une plus grande exigence dans ce qu’on
lui propose ; ne pas en faire un consommateur aveugle mais un citoyen éclairé.
Paradoxalement, l’accès à la culture est par nature discriminant. Elle implique pour qu’on y ait accès un apprentissage ou, plus généralement, la réunion de conditions favorables. Les réunir, c’est favoriser les activités d’éveil, de pratique artistique, c’est susciter la curiosité, organiser les rencontres.
Il est primordial de faire appel à des compétences extérieures : comédiens, conteurs ou metteur en scène pour le spectacle vivant, photographes, peintres, sculpteurs ou dessinateurs pour les arts visuels, auteurs pour le livre et la lecture, musiciens pour la musique…
C’est cette politique de développement culturel que défend « Vivre à Châtel » !
Une réflexion sur “Politique culturelle ? Vous avez dit « politique culturelle » ?”