La Communauté d’Agglomération (CdA) de La Rochelle s’est engagée dans un nouveau partenariat avec la direction régionale de l’Insee (Institut national des statistiques et des études économiques) pour dresser un état des lieux de sa situation socio-démographique. Cette étude dont le journal Sud- Ouest s’est fait l’écho est riche d’enseignements pour notre CDA et Châtelaillon-Plage en particulier. En 2013, 164 300 habitants (+ 4 000 habitants en 5 ans) résidaient dans les 28 communes de la CdA. Le vieillissement de la population est amplifié dans l’agglo de La Rochelle par plusieurs facteurs selon l’Insee :
- attrait du littoral pour les jeunes retraités,
- vieillissement de la population arrivée massivement dans les années 1990, difficulté à retenir les jeunes en fin d’études,
- éloignement des jeunes actifs dans le périurbain dû en grande partie à la flambée des prix dans l’immobilier.
44 % des actifs habitant les Communautés de Communes Aunis Atlantique ou Aunis Sud (soit 10 800 personnes) travaillent dans la CdA. Mais parmi eux, 85 % travaillent à La Rochelle ou dans sa première couronne (Aytré, Périgny, Puilboreau, Lagord), où les emplois se concentrent. À l’intérieur de la CdA, le nombre d’actifs a fortement progressé dans des communes du nord-est (Vérines, Clavette, Saint-Médard-d’Aunis).
Beaucoup d’actifs habitent donc loin du cœur de l’agglomération, faute de pouvoir s’y loger. La présence de nombreuses familles « plus jeunes » caractérise des communes résidentielles de 3e couronne (Saint-Médard-d’Aunis, Vérines), voire limitrophes de la CdA (Saint-Ouen-d’Aunis, Le Thou), mais aussi certaines communes avec des développements urbains récents. Dans ces secteurs vivent de nombreux couples ayant entre 25 et 40 ans, avec des enfants en bas âge : une personne sur cinq a moins de 10 ans.
Ces communes doivent faire face à des arrivées massives de populations jeunes ayant des besoins spécifiques (écoles et autres services) alors que dans le même temps, beaucoup de communes historiques de la CdA (dont Châtelaillon) doivent fermer ces structures faute de jeunes en nombre suffisant !
On peut difficilement parler de gestion cohérente…
Mais au-delà des constats, cette étude confirme qu’il n’existe pas de fatalité. Il n’y a que le résultat d’une politique (ou de l’absence de politique) engagée ! La population active a ainsi fortement augmenté entre 2007 et 2012 à Périgny, Puilboreau, L’Houmeau, Angoulins (des classes ont d’ailleurs été ouvertes dans ces quatre communes depuis 2012, marque d’un regain d’attractivité pour les familles).
Dans ces communes de première couronne, plus de 6 nouveaux arrivants sur 10 sont actifs, et 65 % d’entre eux ont moins de 40 ans.
L’ offre de logement diversifiée (constructions nouvelles, logement locatif) aurait favorisé l’installation de familles plus jeunes, notamment à L’Houmeau. Dans le même temps, l’INSEE pointe du doigt certaines communes (dont Châtelaillon, citée plusieurs fois) pour leur passivité qui a entraîné une amplification du vieillissement de leur population…
Tout cela nous conforte naturellement dans l’idée que le retour à un «vivre-ensemble» dans notre commune passe par un grand projet volontariste, à moyen et long terme, englobant une politique de logements accessibles à l’année, suffisamment grands pour y accueillir des familles (en particulier celles dont les parents sont des actifs travaillant sur Châtelaillon), et le maintien ou l’introduction de services en direction des jeunes.
La recherche d’un équilibre entre développement touristique et besoins fondamentaux de la population est plus que jamais d’actualité.